Dialogue ouvert entre les étudiants et les députés, à l’Assemblée nationale

Le 9 avril, une vingtaine d’étudiants, issus de toutes les formations participantes au Concours du Lobbying, ont rencontré la marraine du Concours, Marie Lebec (députée des Yvelines), et Jean-Baptiste Moreau (député de la Creuse), tous deux membres de LREM, accompagnés de leurs assistants parlementaires. Pendant une heure trente, les étudiants, qui pourront aussi bien devenir lobbyistes que collaborateurs d’élus dans quelques mois, ont pu poser toutes leurs questions et obtenir des réponses claires et directes.

Rencontre des étudiants du Concours du Lobbying avec la marraine, Marie Lebec et Jean-Baptiste Moreau, à l'Assemblée nationale

Dès le début de l’échange, Marie Lebec et Jean-Baptiste Moreau ont rappelé un point essentiel : les parlementaires, notamment rapporteurs d’un projet de loi, ont besoin d’auditionner les représentants d’intérêts pour obtenir des informations techniques et recueillir leurs avis. Cela, afin d’améliorer la qualité du texte qu’ils doivent examiner. Les deux membres de la majorité soulignent qu’être au contact de lobbyistes ne signifie pas forcément être en accord avec eux, mais leur permet au contraire de se forger un avis éclairé et équilibré sur un thème donné. Ils ont ainsi insisté sur le besoin de confronter les points de vue et donc de rencontrer une diversité de représentants d’intérêts.

Au fil des questions, la marraine du Concours et son collègue au sein de l’hémicycle ont donné leur point de vue sur les idées reçues à propos du lobbying. En particulier, la séparation artificielle faite par l’opinion publique entre les pratiques des représentants d’intérêts économiques et ceux d’autres secteurs, par exemple de l’environnement : tous sont des lobbyistes. Ils rencontrent dans les mêmes conditions les élus et doivent respecter les mêmes règles de déontologie.
Pour les deux élus, les règles de transparence mises en place à Bruxelles permettent de dépassionner le débat et doivent continuer d’être développées en France. Toutefois, elles ne lèvent pas totalement la suspicion qui entoure encore les relations entre les pouvoirs publics et les intérêts particuliers, aussi bien ceux d’une entreprise que d’une ONG.

Au cours de la rencontre, s’est finalement dégagée la nécessité pour les députés d’être en prise avec les préoccupations des Français. S’il est impossible de maîtriser tous les sujets, les élus mettent l’accent sur la nécessité de dialoguer régulièrement avec les acteurs des secteurs sur lesquels ils se spécialisent. Dans cette tâche, les lobbyistes doivent eux-mêmes savoir identifier quels sont les élus concernés et leur transmettre des informations techniques fiables, sous peine de perdre en crédibilité et d’être moins consultés.

Marie Lebec et Jean-Baptiste Moreau ont également évoqué leurs propres missions de relations publiques en tant que parlementaires. Souvent auprès de leurs collègues pour les éclairer sur des points techniques d’un texte législatif, mais avant tout auprès des citoyens. Il s’agit notamment d’assurer un « service après-vote », en vérifiant la mise en œuvre concrète des lois et leur impact, tout en expliquant de quelle manière les acteurs concernés peuvent s’en saisir pour leur propre bénéfice et celui de la société française. C’est un travail quotidien, notamment au sein des circonscriptions de chaque parlementaire.
De la même manière, les députés doivent parvenir à un consensus au sein de leurs propres groupes politiques, alors que les positions initiales sont parfois divergentes. Pour cela, ils dialoguent, se regroupent et partagent les informations.

De cette discussion, ressort donc pour les étudiants une conception très claire et pragmatique du rapport des parlementaires avec les parties prenantes, mais aussi des leçons de civisme utiles dans leur vie de citoyens français et européens.

15 avril 2019