A défaut de pouvoir se rendre sous les ors de la République au Palais du Luxembourg, les étudiants participant au Concours du Lobbying ont pu échanger par visioconférence avec le parrain de l’édition 2022, le sénateur du Haut-Rhin Ludovic Haye. Plus d’une trentaine d’entre eux ont ainsi exposé, le 24 mars, les problématiques proposées par les cinq partenaires de cette nouvelle édition : Boehringer Ingelheim France, Culture Papier, Edenred et Wikimédia France.
En introduction de la rencontre, Ludovic Haye a partagé son point de vue sur le travail parlementaire, insistant sur la nécessité de « ne pas se disperser, car c’est important en politique ». Il a ainsi capitalisé sur son expérience professionnelle – acquise dans le domaine de l’industrie et du numérique – et d’élu local pour apporter sa contribution à « des lois utiles à la société », notamment la loi 3DS, portant sur la décentralisation. En tant que membre du Palais du Luxembourg, il a souligné que les sénateurs sont avant tout « les élus des collectivités territoriales », acteurs essentiels pour répondre à leurs besoins institutionnels et économiques.
Réagissant aux propos du parrain du Concours, les étudiants des cinq écoles en compétition (les IEP de Bordeaux et Grenoble, l’université Paris Dauphine-PSL, l’EFAP et le Collège d’Europe) ont évoqué avec lui les implications des sujets de lobbying sur lesquels ils travaillent. Au fil des échanges, Ludovic Haye a salué la pertinence des différentes approches des étudiants et mis en avant l’importance de « convaincre » les élus qu’elles participaient à l’intérêt général. Il a néanmoins rappelé que les citoyens peuvent avoir du lobbying une « vision négative ». A charge donc pour les représentants d’intérêts, mais aussi pour les élus, de mettre en évidence « les points positifs » des propositions et de « progresser par une série de constructions ».
Le parlementaire note toutefois qu’« il faut parfois choisir la position ‘la moins pire’ », nécessitant d’expliquer « en transparence » les décisions politiques aux Français. Dans cette perspective, Ludovic Haye a mis en garde sur le choix des mots : « le lobbying » étant le plus souvent associé aux seules entreprises, tandis que « la représentation d’intérêt », mieux acceptée, englobe les pratiques des autres types d’acteurs, tels que les ONG, les syndicats et les différents types d’associations. Au fil des questions des participants, le sénateur a également partagé son expérience de terrain d’un lobbying qui « existe à tous les échelons » de la décision publique locale et qui doit être encadré de la même façon qu’au niveau national.
« Tous vos sujets sont intéressants », a constaté Ludovic Haye au terme d’une heure de dialogue avec l’assistance. Le sénateur a ainsi assuré que « c’est un honneur d’être votre parrain » et encouragé les étudiants à poursuivre les échanges avec lui au-delà du cadre du Concours du Lobbying. En guise de conclusion, à l’approche des élections, le parrain a ainsi invité les étudiants à s’investir dans la vie politique de leur pays et à partager leurs visions et ressentis avec lui et les autres élus du pays pour mieux prendre en compte les attentes de la jeune génération.