Rencontre virtuelle entre Sylvain Waserman, parrain de l’édition 2021, et les étudiants

Rencontre virtuelle entre Sylvain Waserman, parrain de l’édition 2021, et les étudiants
Capture d’écran de la visio-rencontre

Une fois n’est pas coutume, la traditionnelle rencontre des étudiants et du parrain s’est déroulée en visioconférence ce lundi 29 mars 2021. Toutes les formations ont pu participer. Les étudiants ont interrogé Sylvain Waserman, député du Bas-Rhin et président de la délégation chargée des représentants d’intérêts et des groupes d’études, sur des questions précises en lien avec leur sujet. Les questions d’ordre général ont également été abordées, autour de la fabrication de la loi ou la meilleure manière de s’adresser à un parlementaire en tant que lobbyiste.

Sylvain Waserman a commencé par rappeler son actualité : la remise au président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand, de son rapport, présentant ainsi « 25 propositions pour un lobbying plus responsable et transparent ». Ces dernières visent à clarifier les relations entre représentants d’intérêts et députés. La nécessité de « co-construction » de la loi – à savoir « parler et travailler avec tout le monde » – en est l’un des éléments fondateurs. L’intervenant prône à ce propos la société du « dialogue ».

Questionné sur les raisons qui l’ont poussé à accepter le rôle de parrain du Concours du Lobbying, il a expliqué beaucoup apprécier s’entretenir avec les jeunes, notamment ceux qui se destinent au métier de lobbyiste. Il souhaite pousser la jeune génération à s’interroger sur la manière d’approcher les cercles de décisions. De son point de vue, poser les jalons de la profession est essentiel, et cela passe par une médiation auprès des futurs professionnels.

Au sujet de la différence de traitement entre entreprise et ONG, Sylvain Waserman reconnaît que les députés n’ont en général pas de réticence à parler avec une ONG et à en faire la publicité (notamment sur leurs agendas). S’ils ont moins de moyens financiers, les responsables de plaidoyer « portent très bien leur cause » et bénéficient du « capital sympathie » de la société et d’une volonté d’écoute très forte côté parlementaires. Porter un amendement issu d’une ONG pose rarement problème par exemple.

Néanmoins, Sylvain Waserman considère qu’un bon politique est à l’« écoute » de tous les lobbies pour se forger sa propre opinion. Solliciter l’avis de ceux qui seront impactés par la décision publique est impératif, et l’écoute fait partie du travail du député, même si certains sujets sont plus sensibles. Il ne s’agit pas de « s’isoler du monde », mais plutôt de participer à la discussion, voire d’en prendre l’initiative. Le dialogue permet justement de déconstruire les a priori. De son point de vue, ce processus rend le député plus sûr de sa position à la fin, il peut donc assumer ses convictions lors du vote.

Parmi les points traités lors de cette visio-rencontre, Monsieur le Député a déploré que la « valeur ajoutée parlementaire » ne soit pas prise en compte. Elle se définirait par la différence entre le texte qui entre et celui qui est voté (donc qui sort), et montrerait l’impact du processus parlementaire sur les lois, que l’on pourrait comparer à l’action des lobbies. Cela donnerait les grandes tendances au sein de l’Assemblée nationale, et permettrait d’analyser les choix politiques engagés.

30 mars 2021